samedi 4 novembre 2017

Les puissants: Esclaves (tome 1)


Auteur: Vic James
Editeur: Nathan
Collection: 
Nombre de pages: 425 pages
Prix: 17,95€
Date de publication: mai 2017


Résumé:
Dans une Angleterre alternative, chacun doit donner 10 ans de sa vie en esclavage. Seuls quelques privilégiés, les Egaux, riches aristocrates aux pouvoirs surnaturels, restent libres et gouvernent le pays. Abi, 18 ans et son frère, Luke, 16 ans, voient leur destin bouleversé quand leurs parents décident de les emmener accomplir en famille leurs jours d’esclavage. Abi devient domestique au service de la puissante famille Jardine. Le somptueux décor dans lequel elle évolue dissimule en réalité des luttes de pouvoir sans pitié. Le sort de Luke n’est guère enviable puisqu’il est exilé dans la ville industrielle de Millmoor. Il découvre alors qu’il existe un pouvoir bien plus grand que la magie: la rébellion. 

Mon avis:
Tout d'abord, un grand merci aux Editions Nathan pour cet envoi.

Je ne suis pas une fervente adoratrice des dystopies habituellement, j'étais donc assez sceptique lorsque j'ai ouvert le livre pour la première fois. L'histoire paraissait être celle de dizaines d'autres bouquins... Les premières pages ne m'ont pas vraiment épatée, mais arrivée juste avant la centième page, j'étais devenue complètement accro.

Ce qui m'a tout d'abord déconcertée, c'est le changement de point de vue à chaque chapitre. Cela peut être celui de Luke, d'Abi, mais aussi d'un membre de la famille Jardine ou de quelqu'un que l'on connait à peine. Je pense que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire en partie à cause de cela: à chaque fois que j'accrochais à un lieu ou à un personnage, comme par exemple à Luke se trouvant à Millmoor, au chapitre suivant j'étais transportée à des centaines de kilomètres de là avec Abi. Finalement, une fois habituée, j'ai véritablement dévoré le livre.

Les deux personnages qu'on pourrait qualifier de principaux (même si au fur et à mesure, ils sont de moins en moins centraux), Aby et Luke sont presque des figures banales de la littérature: la grande soeur, très douée à l'école, brillante même, qui connait tout sur tout et le plus jeune intrépide, qui se découvre grand révolutionnaire. Malgré leur aspect presque classique, on s'attache inévitablement à eux. J'avais vraiment l'impression d'être à leurs côtés durant toute l'histoire et j'avais même envie de les conseiller.

Justement, une autre force du roman, c'est qu'on ne s'ennuie jamais (sauf peut-être pendant les premières pages, lorsque le cadre de l'histoire est fixé)! Il y a sans cesse des rebondissements! Grâce à l'alternance des points de vue, quand il n'y a rien à raconter du côté de la ville des esclaves, il se passe forcément quelque chose dans la famille Jardine...

"Regarde toujours les individus, pas la masse, lui avait dit Jackson. Un visage, pas la foule. Regarde le monde, pas le sol. Le moindre détail remarqué est une victoire."

Le système ressemble à une forme de monarchie. Les Doués détiennent le pouvoir, n'ont pas besoin de faire les dix ans d'esclavages évidemment et en plus de cela ils possèdent un Don. C'est là qu'apparait la magie, le surnaturel si vous préférez, dans l'histoire. Ils peuvent (se) guérir, forcer quiconque à faire ce qu'ils veulent, faire bouger des objets, simplement grâce à leur Don. J'aimerais d'ailleurs en savoir un peu plus à ce propos dans le tome 2 (qui sort au printemps prochain).

Cette hiérarchie entraine inévitablement des rebellions, et c'est celles de Millmoor (la ville où travaillent de nombreux esclaves) que l'on va suivre. Le système des dix ans d'esclavage, de soumission, est bien évidemment horrible et cela provoque une révolution. Le livre prend en effet presque un aspect politique, avec cette révolte, mais j'aurais aimé le lire un peu plus. 

"Millmoor change les gens. Mais on peut choisir comment on change"

J'ai aimé que l'auteur ne choisisse pas toujours la solution de facilité. Le roman n'est pas centré autour d'une quelconque histoire d'amour, les personnages ne font presque jamais ce qu'on attend d'eux. On est facilement surpris et on ne peut tout simplement pas prédire la fin. 

Bref, je suis très étonnée par ce livre qui m'a vraiment plu. Certes un monde différent de celui qu'on connait mais dans lequel on rentre assez facilement. Des personnages très divers, peut-être parfois trop manichéens, mais tous finalement attachants. Je n'ai qu'une seule chose à vous dire: lisez-le! Pour ma part, j'attends déjà le tome 2! 



UNE DYSTOPIE QUI NOUS TIENT EN HALEINE 

mardi 20 juin 2017

Les secrets de Brune

Auteur: Bruna Vieira et Lu Caffagi
Editeur: Sarbacane
Collection: Exprim'
Nombre de pages: 86 pages
Prix: 15,50€
Date de publication: 3 mai 2017


Résumé:
C’est bientôt la rentrée et Brune change de collège… Son angoisse grandit à mesure que le jour fatidique approche. À quoi ressemblera sa nouvelle vie ? Son histoire commence… Brune est une adolescente timide et secrète, qui s’interroge sur sa vie, sur le monde qui l’entoure. Ses copains de classes, ses professeurs, sont autant d’énigmes qu’elle peine à résoudre. Comment trouver la clé ?…

Mon avis:

Je lis très peu de bande dessinée (ou album) mais grâce à Sarbacane j'ai eu l'occasion de découvrir Les secrets de Brune et je ne suis pas déçue.

Tout d'abord, les dessins sont magnifiques!! Ils sont très épurés, les couleurs plutôt pâles mais réconfortantes. Il y a quelque chose de doux et malgré la simplicité des traits, ils sont très réalistes.
Mais je ne m'étendrai pas sur la description des dessins, c'est loin d'être ma spécialité.

Il y a finalement peu de dialogues, de texte qui sont souvent des recettes, capture d'écran de messages...



Finalement, comme beaucoup de livres publiés chez Sarbacane, il y a une sorte d'interaction avec les lecteurs. Via des cases à remplir, des dessins à faire, des endroits à toucher ou même des chansons à écouter... 
Nous ne sommes plus face à seulement un livre avec une histoire, mais avec de multiples choses à effectuer, à imaginer. 

Justement, j'ai parfois eu l'impression que l'autrice voulait tellement créer une oeuvre originale que l'histoire a presque été "délaissée":la fin nous donne un goût d'inachevé.  
Je m'explique: peu d'événements interviennent. J'ai plutôt eu l'impression d'apprendre à connaitre le personnage de Brune que réellement suivre ses péripéties.  

Je n'avais pas lu d'albums depuis très très longtemps. Il n'y a évidemment pas de règles ou de limites d'âge, mais je n'en avais simplement pas eu l'occasion. Ce livre m'a pourtant beaucoup plu, j'ai l'impression qu'il est très différent de ceux j'ai pu découvrir quand j'étais plus jeune. Un livre qui s'adresse aux enfants avec bienveillance mais sans les prendre spécialement de haut ni les enfermer dans un moule. 

samedi 6 mai 2017

Appuyez sur l'étoile

Auteur: Sabrina Bensalah
Editeur: Sarbacane
Collection: Exprim'
Nombre de pages: 200 pages
Prix: 15,50€
Date de publication: avril 2017


Résumé:
Quelques saisons ? Quelques mois ? Avril ne sait pas combien de jours il reste à sa mémé avant « d’appuyer sur Étoile ». La maladie est revenue, et ça fait peur.
Mais Avril est prête à tout pour tenter de rendre les derniers jours de sa mémé plus beaux, moins durs. Il faut dire que mémé, ce n’est pas le genre chandail & tisane. Elle a passé sa vie dans les lumières tamisées d’un bar à champagne ; elle a chanté, dansé, aimé plus que d’autres en mille vies ; alors, pas question pour elle de mourir les yeux rivés sur un plafond blanc !

Mon avis: 
Appuyez sur l'étoile est un livre que j'ai eu immédiatement envie de lire, particulièrement parce qu'il faisait écho à des événements personnels. Alors, même si, honnêtement, j'avais quelques craintes au début à l'idée de me plonger dedans, je l'ai finalement lu d'une traite, pendant mon voyage en train. 

Le personnage principal, Avril, est une jeune fille plutôt ordinaire sur laquelle on ne sait que peu de choses. Elle est proche de son père, de sa grand-mère, de son meilleur ami et rêve de devenir coiffeuse professionnelle. Voilà! C'est à peu près tout! On ne sait presque rien de plus à son sujet et cela m'a tout de même manqué. J'ai eu du mal à réellement m'attacher à elle sans connaitre ses traits de caractère. Et d'ailleurs c'est un peu le cas pour tous les personnages du roman. 

Ce qui m'a plu, c'est que le roman n'est pas tourné que vers la mort ou que vers la relation petite-fille/ grand-mère. Avril a une vie elle aussi et d'autres préoccupations.
D'ailleurs, sa grand-mère, certainement le personnage le plus haut en couleurs du livre casse les codes des mamies des histoires d'enfant, elle parait presque plus jeune qu'Avril et ses copines. Je l'ai adorée! Malheureusement on sait peu de choses sur cette mamie et ses amies qui travaillent toutes dans un bar à champagne.

Concernant l'histoire elle-même, je dirais simplement qu'elle peut-être écrite avec trop de pudeur et que finalement peu de risques sont pris. Je m'explique. Durant toute ma lecture, j'ai eu l'impression que l'auteur écrivait avec trop de retenue. La joie, la tristesse, la peur, tout est à la même hauteur! J'ai donc eu du mal à être émue, enthousiaste ou même intriguée avec Avril.

Les très nombreux dialogues constituent une grande partie du roman et ce sont peut-être eux qui ne nous permettent pas de "rentrer" dans la tête des personnages.

Le thème de la mort, associé à une personne chère est forcément présent dès le début, mais peu à peu l'idée se concrétise et inexorablement Avril doit se faire à l'idée de perdre sa grand-mère.
Mais la vieillesse est présente partout, même chez les clients d'Avril qui sont eux aussi des personnes âgées. Elle les connait tous et les adore comme des amis. Mais Avril est jeune!

Elle est jeune, a des envies de jeune fille, des projets plein la tête et même si elle est entourée par des personnes qui ont plusieurs fois son âge, elle reste une jeune adulte proche d'un avenir incertain. Ses études de coiffure sont très importantes pour elle et notammement le concours qui revient à chaque page du livre.

Malgré les quelques points négatifs du roman, je n'ai pu que l'aimer. J'y ai trouvé quelque chose de fondamentalement bienveillant, qui traite d'un événement inexorable, mais finalement beau et plein d'espoir. La maladie, la mort sont difficiles à traverser pour Avril mais grâce à ses souvenirs et ses espoirs, rien n'est trop dur pour elle. Avril est terriblement attachante, non pas spécialement pour son propre caractère mais justement pour son aspect universel.

Bref, une bonne lecture malgré quelques passages un peu longs, mais un beau message, plein d'espoir et qui donne envie de ne jamais cesser d'y croire. 


Vous pouvez également regarder ma vidéo sur ce livre: 

mercredi 28 septembre 2016

Songe à la douceur

Auteur: Clémentine Beauvais
Editeur: Sarbacane
Collection: Exprim'
Nombre de pages: 240 pages
Prix: 15€50
Date de publication: août 2016

Résumé:
Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a quatorze ans, il en a dix-sept ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il, aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon.
Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ?C’est l’histoire de ces deux histoires d’un amour absolu et déphasé – l’un adolescent, l’autre jeune adulte – et de ce que dix ans à ce 
moment-là d’une vie peuvent changer. 
Mon avis: 
Tout d'abord, un immense merci aux éditions Sarbacane pour ce roman.

Par où commencer ?! Après avoir lu et adoré Les petites reines, la pouilleuse, comme des images… je n’avais qu’une envie: lire Songe à la douceur! Et je peux vous dire que ce livre est encore meilleur (ce qui n’était pourtant pas simple) que tous les autres. Je l’ai dévoré. Véritablement dévoré! Dès que j'avais un cinq minutes, que je trouvais un peu de temps seule, je m'y plongeais à nouveau.

Alors par conséquent, ce livre n'est pas resté longtemps entre mes mains, mais il a découvert de nombreux lieux, une terrasse de café, des voitures, des rues perdues dans des villages du sud de la France, et même un bateau. Si la lecture a été si rapide, ce n'est pas spécialement parce que je mourrais d’envie de connaître la suite, simplement un désir de naviguer entre ces phrases, d'être constamment auprès des mots de l'auteure. 
Pour ceux qui connaissent, sachez que Songe à la douceur est inspiré à la fois du roman Eugène Onéguine (d’Alexandre Pouchkine) et de l’opéra du même nom de Piotr Ilitch Tchaïkovski. J’ai d’ailleurs fortement envie de découvrir ces œuvres maintenant!!

Le roman alterne entre la période actuelle et une dizaine d’années auparavant lorsque Eugène et Tatiana, adolescents, se sont rencontrés. Peu à peu, on découvre le passé de nos deux héros, et on apprend ce qu’il leur est arrivé. Clémentine Beauvais délivre les informations au compte-gouttes, on ne sait d’ailleurs jamais vraiment tout d’eux, et tant mieux ! J’aime décrire ce roman comme étant juste la narration d’un passage, bref, de la vie de nos deux héros. On ne saura pas ce qu'ils deviendront, et encore une fois, tant mieux, cela risquerait d'altérer l'espoir que l'on porte en eux. 

Comme dans tous les romans de Clémentine Beauvais, on est à l’époque contemporaine et elle ne fait jamais abstraction des nouvelles technologies. Alors forcément, on retrouve aussi Dans songes à la douceur les sms, emails et même les cartes virtuelles (vous savez celles d'anniversaire par exemple)! Malgré les inspirations anciennes de l'auteure (oui, Pouchkine et Tchaïkovski ne datent pas d'hier), elle a su à la perfection garder des problématiques actuelles et surtout une histoire d'amour ACTUELLE. 

Je voulais revenir au titre. Un titre qui fait rêver, qui nous promet un livre doux et réconfortant. Et pourtant il est quelque peu menteur. La douleur et la dureté prennent parfois la place de cette douceur, qu'Eugène et Tatiana attendent tant. Cependant, à propos du songe, il persiste tout au long de la lecture et c'est ce qui apporte cet aspect légèrement lunaire au livre. 


Je me dois de vous dire quelque chose… Quelque chose que je vous ai caché depuis le début craignant de vous effrayer, même si j’espère que cela vous donnera encore plus envie de lire ce livre. Songe à la douceur est entièrement écrit en vers. C’est sûrement ce qui apporte cette douceur à l’écriture. La mise en page va dans le même sens. Très particulière elle accompagne à la perfection le récit. 

Bref, un coup de coeur indescriptible, tout dans la justesse, et avec l'amour comme rôle principal. Un roman qui est sans cesse tourné vers le passé mais qui reste l'un des plus innovants qu'il m'a été donné de lire.

D'autres romans de Clémentine Beauvais: Les petites reines, Comme des images, La pouilleuse

lundi 1 août 2016

Agatha Raisin enquête la quiche fatale

Auteur: M.C. Beaton
Editeur: Albin Michel
Nombre de pages: 260 pages
Prix: 14€
Date de publication: 2016

Résumé:

Sur un coup de tête, Agatha Raisin décide de quitter Londres pour goûter aux délices d’une retraite anticipée dans un paisible village des Cotswolds, où elle ne tarde pas à s’ennuyer ferme. Afficher ses talents de cordon bleu au concours de cuisine de la paroisse devrait forcément la rendre populaire.
Mais à la première bouchée de sa superbe quiche, l’arbitre de la compétition s’effondre et Agatha doit révéler l’amère vérité : elle a acheté la quiche fatale chez un traiteur. Pour se disculper, une seule solution : mettre la main à la pâte et démasquer elle-même l’assassin.

Mon avis:

Ce livre (et certainement la saga entière) n’est, ni plus ni moins, qu’un remake des romans d’Agatha Christie, principalement ceux dont l’héroïne est Miss Marple. Alors si vous n’êtes pas vraiment fan du genre policier, un conseil, abstenez-vous!
   Vous le savez peut-être, je suis une grande admiratrice d’Agatha Christie, aussi bien de sa vie que de ses œuvres, alors quand j’ai vu ce livre, j’ai tout de suite eu envie de le découvrir.

La ressemblance va jusqu’au prénom de l’héroïne, Agatha, comme celui de la Reine du crime. De plus, l’histoire se déroule dans les cottages anglais, là où vit également Miss Marple (enquêtrice récurrente chez la romancière) et l’âge des deux femmes semble identique.
 On peut dire que la ressemblance s’arrête là, car pour tout le reste nous sommes bel et bien au XXIème siècle. Notre chère Agatha Raisin, après avoir muri de nombreuses années son projet de quitter Londres, le concrétise enfin lorsqu’elle prend sa retraite et part s’exiler dans un petit village anglais. Malheureusement, elle qui attendait cela depuis bien trop longtemps va devoir s’acclimater mais également faire face à une mort soudaine dont elle se retrouve « suspect numéro 1 ».
Si j’ai totalement accroché avec l’héroïne et l’ambiance de l’Angleterre, aussi bien de Londres que du cottage, j’ai eu beaucoup plus de mal avec l’enquête en elle-même.
Même si on comprend bien vite qu’elle n’y est pour rien dans cette affaire, le reste de l’histoire tourne un peu en rond et on a du mal à saisir où veut en venir l’auteur.

     Les personnages sont introduits maladroitement et finalement on ne les connaît que très peu. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit que du premier tome, nous apprendrons certainement à mieux les connaître par la suite (il existe plus de 20 tomes publiés en anglais). Mais revenons un instant sur le personnage d’Agatha. Imaginez un caractère bien trempé, une femme peu sociable, qui a tout donné pour son travail et qui voudrait plus que tout s’intégrer dans le village… ça y est vous avez notre jeune retraitée !!

J’ai ri en lisant certains passages, notamment ceux dans lesquels Agatha râle. Quand elle est à Londres, les rues, la météo, l’ambiance, rien ne va, mais une fois installée à la campagne, les habitants et surtout la mentalité ne lui plaisent pas non plus. D’ailleurs si elle aime faire du tourisme au début, elle en aura bien vite assez, lassée par… les touristes. Alors même si on peut trouver Agatha attachante, elle reste néanmoins une vraie casse-pied qui se plaint dès qu’elle en a l’occasion.
On apprend quelques éléments sur son passé au fur et à mesure de l’histoire, mais on comprend bien que ce n’est pas le plus important, ce qui nous intéresse c’est le présent!


J’ai trouvé que cette enquête (cette première enquête) était un peu creuse. Elle n’avançait pas et surtout il ne se passait presque rien, en dehors des va-et-vient d’Agatha et de ses sautes d’humeurs. Mais, bizarrement j’ai vraiment apprécié ma lecture et n’arrivais pas à lâcher mon livre (pas parce que l’enquête était exaltante). Je ne sais pas si c’est Agatha, la découverte de l’Angleterre, ou alors le côté réconfortant de l’ambiance, mais il y a ce petit truc qui sauve le livre. Alors quel qu’il soit, merci à lui !!

vendredi 17 juin 2016

Sauveur & fils

Auteur: Marie-Aude Murail
Editeur: L'école des loisirs
Collection: -
Nombre de pages: 330 pages
Prix: 17€
Date de publication: 13 avril 2016

Résumé:
Quand on s’appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 m pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d’affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s’évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois soeurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la maman vient de se remettre en ménage avec une jeune femme…Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien. Mais à toujours s’occuper des problèmes des autres, Sauveur a oublié le sien. Ne devrait-il pas protéger ce petit garçon, Lazare, 8 ans, qui est son fils, menacé par un secret ? 

Mon avis:
Un grand merci aux éditions L'école des loisirs pour cet envoi! 
J’ai adoré Sauveur et fils ! Mais véritablement adoré ! Ca faisait longtemps que je n’avais pas lu ce genre de livre, à la fois doux dans lequel on aime se réfugier et en même temps avec un fond difficile et une histoire ancrée dans une réalité compliquée.  Ma seule préoccupation était de continuer à lire et pourtant je n’avais aucune envie de le finir.

On retrouve un père, appelé Sauveur (drôle de prénom n’est-ce pas ?!) psychologue clinicien et son fils Lazare, 8 ans, mature et sensible.
Ce qui m’a plu dans ce livre c’est qu’on ne se concentre pas seulement  sur le travail du père. Même si les passages (aussi longs soient-ils) dans lesquels on retrouve Margaux, Ella, Cyrille (et tous ses autres patients) sont très intéressants, drôles et émouvants, il manquerait quelque chose au livre sans la vie de famille de Sauveur. Enfin, sa famille, qui ne se résume qu’à Lazare.

 Ce livre était un défi puisqu’il mélange de très nombreuses histoires. Je craignais au début que l’auteure ne veuille trop en dire et qu’on se retrouve avec un trop plein d’informations qui se mélangent. Finalement pas du tout. Marie-Aude Murail a cette faculté d’arriver à ne jamais en faire « trop » et à toujours trouver le juste milieu. Son écriture est, comme d'habitude, une de celles que je préfère, et qui me rappelle mon enfance. On retrouve beaucoup de dialogues dans Sauveur et fils et l'auteure arrive à retranscrire, avec une naïveté et une sincérité rares, les paroles qui peuvent être prononcées par un si jeune garçon. 

Tout d’abord, Lazare et Sauveur, leur vie, leur histoire, constituent le squelette du roman. On apprend de plus en plus de choses sur eux au fur et à mesure du livre et pourtant le mystère concernant la mère de Lazare et surtout son absence, reste présent. Le petit garçon veut en savoir plus, comprendre, mais son père ne semble pas prêt à lui en parler. Ne connaissant pas sa propre histoire, il s’intéresse alors à celle des autres. Il écoute, caché derrière une porte, ce que les patients de son père racontent. A seulement huit ans, il est confronté à la phobie scolaire, à la scarification, à l’addiction… Concernant l’histoire, celle de Sauveur et son fils, ainsi que des jeunes patients, je ne peux vous en dire plus au risque de vous révéler des éléments importants.

Un autre point est très bien abordé par le livre, peut-être moins ouvertement, mais que j’ai très bien ressenti: le racisme ! Sauveur est martiniqué, et c’est seulement lorsqu’il décide de parler de son passé qu’on comprend ce qu’il a enduré, que la discrimination et la bêtise des hommes sont encore bien trop présentes. 

Bref, une excellente lecture à savourer et qui, malgré sa douceur apparente, est en réalité le portrait d'une famille d'aujourd'hui (avec tout ce que cela signifie). Alors laissez-vous conter tout cela par la magnifique plume de Marie-Aude Murail!!!