mardi 14 avril 2015

Les Petites Reines

Auteur: Clémentine Beauvais
Editeur: Sarbacane
Collection: Exprim'
Nombre de pages: 304 pages
Prix: 15€50
Date de publication:1er avril 2015

Résumé:
À cause de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le « concours de boudins » de leur collège de Bourg-en-Bresse. Les trois découvrent alors que leurs destins s’entrecroisent en une date et un lieu précis : Paris, l’Élysée, le 14 juillet. L’été des « trois Boudins » est donc tout tracé : destination la fameuse garden-party de l’Élysée !!! Et tant qu’à monter à Paris, autant le faire à vélo – comme vendeuses ambulantes de boudin, tiens ! Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est que leur périple attire l’attention des médias… jusqu’à ce qu’elles deviennent célèbres !!! Entre galères, disputes, rigolades et remises en question, les trois filles dévalent les routes de France, dévorent ses fromages, s’invitent dans ses châteaux et ses bals au fil de leur odyssée. En vie, vraiment. 

Mon avis: 
Tout d'abord je souhaite remercier les éditions Sarbacane et particulièrement la collection Exprim' pour cet envoi (merci merci!).
 J'ai lu, il y a quelques temps déjà Comme des images de la même auteure et j'attendais avec beaucoup d'impatience de la retrouver dans un autre récit! Certes l'univers est ici peut-être un peu plus léger, et encore...

L'histoire de départ est déjà assez loufoque. Chaque année, dans le collège de Bourg-en-Bresse, trois filles sont élues Boudin. Elles sont désignées comme étant les plus moches de l'école.
Cette année, notre protagoniste: Mireille Laplanche, n'a pas été élue Boudin d'Or (comme à son habitude) mais Boudin de Bronze. Et, à vrai dire, elle ne vit pas très bien sa troisième place. Quand j'ai lu ça, j'ai su que je m'aventurais sur un chemin décalé mais bien ancré dans notre monde.
Elle décide de rencontrer les deux autres Boudins, qui sont Hakima Idriss (Boudin d'Argent) et Astrid Blomvall (Boudin d'Or). Comment vous dire, ces jeunes filles-là n'acceptent pas du tout et prennent carrément mal le titre qui leur est décerné (en même temps ça se comprend).

Elles décident de partir toutes les trois à Paris, chacune pour des raisons différentes (que je ne vous révélerai pas...). Et quoi de mieux, à l'ère des avions, des trains ou même des voitures, que de partir de Bourg-en-Bresse à Paris à Vélo (pas "en vélo"? Pour comprendre il faut lire ce livre). Accompagnées de Kader le frère d'Hakima, elles vont traverser la France, découvrir des régions, faire des rencontres et surtout grandir.
C'est certes le récit de leur voyage, avec des hauts, des bas, et plein d'imprévus, mais ce livre touche à une multitude de sujets actuels. L'auteure arrive à créer des personnages attachants, avec tous, à leur manière, une morale à transmettre.
Le sujet dit "principal" est bien évidemment la moquerie et la trop grande place (à mon goût) qu'a pris le physique dans notre monde actuel. Durant leur périple, leur notoriété va augmenter au fil des rencontres et des commentaires élogieux et encourageants, mais certaines critiques blessantes demeurent.
Combien de fois, sur les réseaux sociaux ou même dans les commentaires de sites, voit-on se répandre la méchanceté gratuite le plus souvent basée sur le physique? Je trouve que l'auteure a réussi à ne pas faire de son livre une plainte. Certes, les filles ne sont pas épargnées (et ne le vivent pas bien) mais elles savent rebondir et leur vie a d'autres sens que ceux qu'on leur attribue.
Clémentine Beauvais insère des articles de journaux ou des extraits de commentaires (comme dans Comme des Images). Cela permet à la fois de connaitre la réaction des gens, mais aussi de voir comment leur périple est raconté au monde extérieur et contribue aussi à ne pas donner un aspect trop "pathos" au livre. On lit les jugements, elles ne nous les commentent pas: à nous de juger!
On voit également la fabulation de la presse et son acharnement.

Les personnages sont vraiment attachants: Mireille m'a fait rire du début à la fin, même quand il n'y avait pas matière. Hakima apparaît mignonne et fragile, elle rentre dans l'adolescence et Astrid m'a semblé être la maman du groupe. Le frère Kader prouve que la force physique et la force mentale peuvent être liées.

D'autres thèmes sont bien évidemment abordés, comme celui de la tolérance, du racisme, de la maturité, de la famille recomposée, du sport et du voyage (aussi quand même)....
A un certain moment, sans qu'on s'y attende, Mireille, à plusieurs reprises, s'adresse au lecteur (qu'elle appelle "hypocrite lecteur"). Lorsqu'elle nous demande ce qu'on ferait à sa place, je n'ai eu qu'une réponse: "je n'aurais pas été capable!!"

L'auteure a toujours une aussi belle plume, envoutante et "addictive". A plusieurs moments j'ai craint de tomber dans quelque chose de cliché, mais croyez-moi ce n'est jamais le cas(on est parfois victime de supercheries).
J'ai terminé ce livre (pas si surprise), mais avec qu'une envie: lire un autre livre de Clémentine Beauvais.

A propos de la couverture, elle peut paraître toute simple et douce, mais bien plus se cache à l'intérieur de toutes ces pages!

Bref, une merveilleuse lecture, des personnages chamboulants mais pas sans humour. Une fois commencé, ce livre ne peut se lâcher et on a qu'une envie: faire le voyage avec elles! En conclusion:"La beauté intérieure est plus importante que celle extérieure!"

COUP DE COEUR
"En pédalant, je pense à Philippe Dumont, qui est décidément gentil comme un poulet rôti." page 202 (un petit extrait pour vous plonger dans cet univers décalé)


dimanche 5 avril 2015

100 000 canards par un doux soir d'orage

Auteur: Thomas Carreras
Editeur: Sarbacane
Collection: Exprim'
Nombre de pages: 321 pages
Prix: 16€
Date de publication: 7 janvier 2015

Résumé:
Anatidaephobia (n.f) : Peur panique à l’idée d’être observé, où que l’on se trouve, par un ou des canards. 
Quand Ginger, globe-trotteuse américaine de 19 ans, débarque à Merrywaters – le bled le plus paumé d’Angleterre – pour participer à un festival de musique, elle est loin de se douter que les canards seront aussi nombreux dans le coin. Ni qu’ils commenceront à l’espionner. Ni qu’ils représenteront, peut-être, un danger mortel. LA SUITE ? AH NON, C’EST TOUT, ON NE VOUS DIT PLUS RIEN ! Sachez seulement qu’aucun canard n’a été blessé pendant l’écriture de ce livre.

Mon avis:
Oh mon dieu!! Qu'est-ce que je vais pouvoir vous dire...
Bon, commençons par le commencement. Tout d'abord, j'ai lu ce livre en lecture commune avec ''le monde d'une lectrice''. Je vous mets le lien de sa chronique juste ici. Vous pouvez également retrouver l'interview de l'auteur ici.
Si je me suis lancée dans cette aventure (oui, la lecture de ce bouquin est une véritable aventure!) c'est grâce à Audrey de la chaine Le Souffle des Mots, qui en avait fait une bonne mais étrange présentation.
Je crains ne pas pouvoir vous en dire beaucoup à propos de l'histoire puisque la surprise des événements est sensationnelle (je vous laisse vivre les retournements de situation comme il se doit).

Je vous dirais juste que Ginger arrive à Merrywaters (un village d'Angleterre) pour un festival de musique, elle va voir sa vie totalement bouleversée par ce qu'elle va y vivre... C'est court et simple, mais croyez-moi c'est pour votre bien.

Je vais essayer de vous parler de certains points sans vous en révéler plus qu'il n'en faut. Le livre est divisé en plusieurs parties pas toutes avec le même/la même narrateur/trice. Au niveau de l'écriture, le style est franchement familier (voire parfois légèrement vulgaire), mais il s'adapte bien au contexte.

Ensuite, les péripéties s'enchainent rapidement et nous laissent toutes sans voix!!
Le vrai point négatif que je trouverais au livre est son nombre excessif de personnages: je me suis sentie perdue à de nombreuses reprises, ne me souvenant plus de qui était qui.
Je séparerais le livre en deux parties, marquées par un changement de narrateur et une accélération de l'action.
Un dernier point que je voulais aborder: on retrouve des personnalités telles que Stevie Wonder, Mackelomre, Mick Jagger, Meryl Streep...
Avec ça, je ne suis pas sûre que vous aurez envie de lire ce livre, mais croyez-moi vous ne serez pas déçus!!
Aussi étrange que cela puisse paraitre, à la fin de la lecture le résumé et la phobie des canards (et ma chronique) prennent sens.

COUP DE COEUR!
Je voulais pas ruiner ton suicide. Désolé. M'apprendra à ouvrir ma gueule. Ecoute, t'as qu'à faire une pause et réessayer tout à l'heure, OK? Page177

Interview de Thomas Carreras, auteur de "100 000 canards par un doux soir d'orage"

Bonjour à tous et à toutes, aujourd'hui, je vous propose de lire l'interview de Thomas Carreras qui a écrit 100 000 canards par un doux soir d'orage (voir ma chronique) aux éditions Sarbacane dans la collection Epxrim'. 
Il a très gentiment accepté de répondre à quelques unes de mes questions restées sans réponse après cette drôle de lecture!! Je vous propose donc de lire ce petit interview, en espérant qu'il vous convaincra de lire ce livre (mais qu'est-ce que vous attendez?!?!).

- Comment décririez-vous votre roman à quelqu'un qui ne l'a pas lu?
Eh bien, c'est l'histoire de Ginger, une américaine de 18 ans qui décide d'aller à un festival de musique dans un village paumé en Angleterre. Vu qu'elle arrive deux semaines en avance, elle trouve un job dans un pub et se tourne les pouces en attendant le festival. Mais au fur et à mesure que les jours passent, elle se rend compte que quelque chose ne va pas : les canards la regardent. L'observent. L'espionnent. Pour Ginger, c'est le début d'une longue descente dans la folie et la paranoïa.

- Quand vous avez commencé l'écriture de ce livre, saviez-vous que vous alliez créer un univers aussi particulier ou l'idée vous est venue au fur et à mesure?
Pas vraiment. Je connaissais plus ou moins l'histoire de Ginger; après le reste m'est venu petit à petit. Mais les univers particuliers, ça me connait. En ce moment, en 2015, il est très difficile de tomber sur une histoire originale. Au cinéma on a Pirates des Caraïbes 5, Jurassic Park 4, Terminator 5, Die Hard 6... Personne n'invente plus rien. On rabâche les mêmes trucs sans arrêt. Pareil en littérature. C'est rare pour moi d'ouvrir un roman et de ne pas deviner la fin au bout de cinquante pages. Donc en écrivant je me demande souvent : "Qu'est-ce qui n'a jamais été fait ?". Bien sûr, jamais c'est un bien grand mot. Une méthode que j'ai beaucoup utilisé avec 100 000 canards, c'était de retourner les clichés du thriller, de l'horreur et de l'apocalypse de zombies contre le lecteur. Pour résumer, raconter une histoire impossible, c'était l'objectif du départ. Les détails sont venus après.


- Pourquoi avez-vous décidé d'inclure des célébrités dans votre roman? Etes-vous, vous-même "fan" de ces chanteurs?
Bah, il me fallait des personnages célèbres pour donner de la notoriété au Nightfest. Et puis en écrivant je me suis dis "tiens, ça serait drôle de voir ces gars-là en action." Je me suis rendu compte qu'en littérature en utilise parfois des célébrités décédées, mais très rarement des figures encore vivantes. Briser ce code là, je pensais que ça rajouterait un élément de surprise et de funk. Puis honnêtement, qui n'a pas envie de voir Stevie Wonder massacrer du canard ?

- Pourquoi avoir choisi des canards? Les canards ont-ils un aspect dangereux à vos yeux?
Haha absolument pas. C'est quand je suis tombé sur ce mot, l'anatidaephobie, que j'ai eu l'idée d'écrire le roman. Raconter une histoire d'horreur avec des canards, ça me paraissait être un bon défi.

- Comment auriez-vous réagi si vous aviez été dans le même situation que vos personnages?
Honnêtement j'en ai aucune idée. Vu ma forme physique, j'aurais probablement crevé très vite. 

- Avez-vous un nouveau roman prévu?
Oui, je l'ai attaqué il y a un mois. Mais il est un peu différent. Je l'écris en anglais, pour de la littérature adulte. Le titre c'est "Saloon". L'idée, c'est un huis-clos pas clos. C'est à dire que le lecteur reste dans le même saloon pendant sept jours tandis que les personnages entrent et sortent à volonté. Un roman beaucoup plus axé sur le dialogue, avec pour thèmes la folie, l'obsession, le sexe, le rock'n'roll, l'amour... et une réflexion sur les différentes manières dont on peut raconter une histoire. Promis, vous n'avez jamais rien lu de pareil.

Merci encore à Thomas Carreras d'avoir répondu à mes questions, mais également d'avoir écrit un livre si *****!!!! Pour voir son blog, cliquer ici
A bientôt!!!
Jeanne Lire

samedi 4 avril 2015

April & The Apocalypse: Je participe

Bonjour à tous et à toutes, je reviens aujourd'hui avec un tout petit article, juste pour vous présenter les lectures que je compte lire durant le apocalypse.

Mais qu'est-ce que April & The Apocalypse?

C'est un rendez-vous créé par Justine de la chaine Fairy Neverland, qui consiste à lire des livres en rapport avec l'apocalypse durant le mois d'avril (on peut également voir des films). Le but est bien évidemment de partager à ce sujet, pour cela, voilà les liens de son blog et de sa chaine, où vous pouvez vous inscrire, que vous soyez booktubeur, blogueur ou lecteur.
Pour voir sa chaine: ici
Pour voir son blog: ici

Les livres que j'ai prévu de lire
- Hunger Games le tome 2
- The book of Ivy

Pour le moment c'est tout, mais n'hésitez pas à me donner en commentaires d'autres idées de livres (même si Justine l'a aussi fait dans une de ses vidéos). 
Je vous fais de gros bisous et à très bientôt!
Jeanne Lire

jeudi 2 avril 2015

Love letters to the dead

Auteur: Ava Dellaira
Editeur: Michel Lafon
Collection: -
Nombre de pages: 320 pages
Prix: 16€95
Date de publication: 15 mai 2014

Résumé:
Tout a commencé par une lettre. Une simple rédaction demandée par un prof : écrire à un disparu. Laurel a choisi Kurt Cobain, parce que sa grande sœur May l’adorait. Et qu’il est mort jeune, comme May. Si elle ne rend jamais son devoir, très vite, le carnet de Laurel se remplit de lettres à Amy Winehouse, Heath Ledger… À ces confidents inattendus, elle raconte sa première année de lycée, sa famille décomposée, ses nouveaux amis, son premier amour. Mais avant d’écrire à la seule disparue qui lui tient vraiment à cœur, Laurel devra se confronter au secret qui la tourmente, et faire face à ce qui s’est vraiment passé la nuit où May est décédée.
Mon avis:
J'ai eu beaucoup de mal avec le début de ce livre. Laurel, une jeune adolescente de 15 ans qui a perdu sa soeur quelques mois plus tôt commence à écrire des lettres à des personnalités mortes alors qu'elles étaient encore jeune. Tout le roman tourne autour de la reconstruction de Laurel après la mort de May, sa soeur qui représentait beaucoup (trop?!) pour elle.
Tout d'abord, je vais vous parler de m'aspect épistolaire du roman. durant les 150 premières pages, j'ai trouvé cet aspect mal utilisé. Elle écrit à une multitudes de personnes mais ne changeait pas de style, ne s'adressait pas vraiment à eux. Ce n'est pas un mal en soi, mais je pense que l'auteur aurait plus pu développé les lettres en fonction des caractères des destinataires. Pendant toute cette première partie du livre, Laurel ne fait presque pas référence à la personne à qui elle écrit, les seules fois où elle le fait, c'est pour dire: on a alors écouté ta chanson, vu ton film, étudié ton poème... Ce n'est pas réellement leur propre personnalité. Et puis, beaucoup de lettres sont en partie consacrées à un bref récapitulatif de la vie du destinataire, une sorte de mini biographie, pas toujours très intéressante, étant donné que le parallèle avec la propre vie de Laurel ou son avis, ne sont que peu exploités. Au fur et à mesure du récit, un lien se crée cependant entre Laurel et tous ses morts et l'auteur parvient à ce que Laurel ait réellement une raison d'avoir choisi telle ou telle personne.

Ses lettres, qui sont en réalité, plus une sorte de journal intime, retracent à la fois la vie actuelle de Laurel, mais également celle qu'elle avait avant avec sa soeur.
Ah, sa soeur... Que dire... Je n'ai pas du tout apprécié ce personnage, même s'il n'apparait que de façons fragmentées et à travers le regard de Laurel. Je l'ai trouvé totalement folle et elle m'a un peu effrayée... Je vous laisse lire le livre pour vous apercevoir par vous-même de ce que je veux dire, mais  sachez que le côté magique qu'elle se donne et qu'elle fait croire à sa soeur est assez malsain (enfin, je trouve)! Par exemple, elle a crée un jeu : le Jeu de la mort, qui consiste à s'allonger par terre sur la route avant que des voiture n'arrivent et de rouler sur le côté au dernier moment. Celui qui reste le plus longtemps a gagné. Bref, sa soeur est dans ce genre d'univers, si vous voyez ce que je veux dire.  Elle lui dit, aussi, qu'elle possède des ailles et qu'elle peut voler. Le seul problème c'est que ce mensonge ne cesse de faire culpabiliser Laurel... Pas top pour une grande soeur!! Laurel est en totale admiration pour elle et son amour est limite flippant (et exagéré)..

Ses lettres, même si elles sont en parties consacrées à sa soeur parlent aussi de sa vie actuelle. Sa situation familiale est assez compliquée. Ses parents étant divorcés, elle vit avec son père une semaine sur deux et l'autre partie du temps chez sa tante, Amy, une croyante invertébrée.
Sa mère est partie vivre à l'étranger. Cette relation compliquée qu'elle possède avec sa mère est touchante, je trouve. Laurel se sent coupable de la mort de sa soeur, mais sa mère également (pas pour les mêmes raisons). L'une pense l'avoir tuée (vous comprendrez en lisant le livre), et culpabilise en pensant avoir été une mauvaise mère, et donc ne s'autorise plus vraiment à aimer sa deuxième fille.
Son père, lui, est beaucoup plus présent, mais moins intéressant. Il est triste, et ça sent. Ils s'aident mutuellement et se soutiennent mais plus par devoir.
D'autres personnages du livre sont très importants: Hannah, Natalie, Sky.
Les personnages des deux premières sont géniaux, je trouve. Elles sont meilleures amies, mais peut-être un peu plus. Cette recherche de la sexualité et de l'amour est très juste et m'a fait m'attacher à ces deux filles. elles n'arrivent pas à s'accorder: une sort avec plein de garçons pour ne pas réfléchir et l'autre ne peut cesser de le faire.
Pour finir: Sky. Un garçon que je qualifierais de ''bateau''. Il est très gentil, oui, mais je n'ai pas vraiment cru à leur à ''leur amour''. Cependant, il a une réflection très poussée.

Une bonne lecture, même si elle est un peu longue au démarrage. L'aspect épistolaire serait à approfondir et dé-diaboliser cette soeur serait COOL! Les personnages sont construits et bizarrement, c'est Laurel qui l'est le moins. 

                                             17/20


Mais, en fait, personne d'autre que toi ne peut te sauver. Page 223 

Comme des images

Auteur: Clémentine Beauvais
Editeur: Sarbacane
Collection: Exprim'
Nombre de pages: 204 pages
Prix: 14€90
Date de publication: 5 février 2014

Résumé:
L’histoire commence le jour où Léopoldine a cassé avec Timothée pour Aurélien. Ou bien le jour où Tim a envoyé un mail avec des images de Léo à tout le monde. C’est ici, dans notre prestigieux lycée, que tout va se jouer. Léo a une journée pour assumer ces images, vaincre Tim et garder Aurélien. Moi, comme d’habitude, je l’épaule. Il faut vite régler cette histoire pour pouvoir penser à autre chose, aux maths et à la physique, à l’entrée en première S. Parce qu’on ne plaisante pas avec ces choses-là, par ici.
Je savais que ce ne serait pas une partie de plaisir. Mais je ne pensais pas que cette journée allait se terminer comme ça, à regarder, en plein milieu de la cour, un corps cassé, ensanglanté.

Mon avis:
Comme des images est un roman court dont la taille est parfaite et l'hisoire très bien menée!
Le récit se déroule en une seule et unique journée, ponctuée de flashbacks (plus ou moins récents). La narratrice est la meilleure amie de Léopoldine dont LA vidéo a circulé partout sur le net (et d'abord dans les boites mails des élèves, professeurs et parents d'élèves du fameux lycée Henri-IV). Comme je vous l'ai dit, l'histoire se déroule dans un court laps de temps, donc je ne peux vous en dire plus à ce sujet, au risque de vous gâcher toute la surprise de la découverte.

Dans ces 200 pages, Clémentine Beauvais évoque une multitude de sujets contemporains: internet, l'amitié, l'amour, le sexe, la fraternité, mais également la compétition scolaire qui sévit de plus en plus.
Tout d'abord, elle montre la violence et la lâcheté qui a lieu sur les réseaux sociaux (Facebook, Youtube...). On ose plus et fait ce qu'on ne se permettrait pas de faire en temps normal.
L'amitié entre notre narratrice et Léopoldine est compliquée. Si elles ne s'en rendent pas compte, ceux qui les entourent le leur disent et le remarquent. Léopoldine se servirait d'elle? Elle n'y croit pas!

Au fur et à mesure, on en apprend davantage sur la naissance de cette ''amitié'' et sur comment cette histoire a pu être vécue par les trois filles. Car oui, Yseult, la soeur jumelle de Léopoldine est un brin étrange et cette sorte de trio amical un brin pervers (à mon goût). Le personnage d'Iseult est peu visible, il semble se cacher, mais surtout cacher un lourd secret. A travers ses dessins (elle rêvent de travailler dans l'art), elle s'exprime mais, apparemment, ce genre d'expression n'est pas compris, entendu et perçu à sa juste valeur à Henri-IV.

Durant tout la lecture, on a une sorte de douleur, de poids sur le coeur et sur l'esprit. On en connaît l'issue et les faux-semblants ne nous trompent pas. Mais cette histoire parait si réelle par tout ses aspects qu'elle nous pousse à poursuivre notre lecture à tout prix.
Même lorsque les choses ont l'air d'aller mieux ou tout simplement d'être sans importance, on perçoit la crainte et la difficulté de cette période de la vie (l'adolescence, of course!) ainsi que tout ce qui va avec cette dernière depuis quelques temps (je parle d'internet et de la surexposition).
Un des autres grands points abordés est la scolarité. Pour nos personnages, les notes représentent tant! Elles représentent bien plus que ce qu'elles devraient être et ils semblent jouer leur avenir tout entier au moindre devoir de math ou TP de physique. C'est horrible! Cette combativité et cet acharnement renforcent l'aspect dramatique du livre.

Je vous recommande très vivement ce livre, pour son réalisme et la simplicité avec lequel il arrive à évoquer tant de sujets en si peu de pages et avec tant de talent! L'auteure a elle-même été scolarisée à Henri-IV, c'est dire si elle sait de quoi elle parle!
                       COUP DE COEUR!