Auteur: Raphaële Frier
Editeur: Talents hauts
Collection: (avec le soutien d'Amnesty International)
Nombre de pages: 96 pages
Prix: 7€
Date de publication: 27 août 2015
Résumé:
C'est pas le chantier qui me fait peur, Papa. Non, c'est pas le chantier, ni le patron. C'est ta manière d'en parler, c'est ton espoir de me voir adopter, enfin, une posture de mec. Parce que, tu ne le dis pas, mais tu trouves que je marche trop légèrement, hein?
Tu voudrais que je traîne avec une bande de vrais mecs, et t'as bien compris que je cours pas après Lella, n'est-ce pas? En fait, Papa, t'as un doute au fond de toi, quelque chose que tu sens, t'as pas de preuve mais tu ne peux pas t'empêcher de craindre le pire. C'est ça, qui me fait peur, en vrai.
Mon avis:
Tout d'abord un grand merci aux éditions Talents Hauts pour cet envoi. Lorsque l'on m'a proposé de lire ce livre ainsi que "La porte de la salle de bain", j'ai tout de suite été intriguée par les sujets abordés. Tous deux compliqués, chacun pour ses propres raisons. Ici, c'est l'homosexualité de Ghislain et sa relation avec ses parents qui sont au centre de ce court récit.
Ce livre est assez particulier. Même très particulier.
Je vais commencer par m'exprimer à propos des personnages, puisque, je trouve, ils sont la force du roman.
Tout d'abord, Ghislain. Jeune lycéen ordinaire, on comprend très vite qu'il ne se sent bien ni dans son corps, ni dans sa tête, et encore moins dans sa vie. Plus il essaie de refouler ses attirances pour les garçons pour ne pas que ses parents l'apprennent, plus elles deviennent incontrôlables. Ses études, sa relation avec ses parents, tout dégringole et il prend alors conscience que c'est peut-être le moment de tenter de nouvelles expériences. Le fait que le livre soit rédigé à la première personne du singulier et d'un point de vue interne permet de ressentir les émotions de façon encore plus intense. Durant ma lecture, j'ai plusieurs fois été chamboulée par l'histoire certes, mais surtout par la manière dont elle est racontée. Les termes utilisés sont toujours employés avec précision et nous avons constamment l'impression d'être à ses côtés, voire dans sa tête.
Les parents ont tous deux un rôle important dans "Mauvais fils", cependant ils ne sont que "secondaires" dans la vie de Ghislain et cela se ressent dans la place que Raphaële leur a donnée. Attention, je ne veux pas dire qu'ils n'ont pas un réel rôle dans la vie de notre héros, seulement on ne les voit que de loin. Certes ils empêchent (surtout le Père) leur fils de montrer qui il est vraiment, mais c'est tout!
Les autres personnages, dont je ne vous parlerai pas, sont aussi intéressants, mais encore une fois, secondaires. Dans beaucoup de romans, plus longs souvent, il y a une quantité étonnante de personnages, là, c'est tout le contraire! L'auteure a choisi de concentrer son récit sur Ghislain et j'ai trouvé cette décision très juste.
Le livre ne dépassant pas 100 pages, l'histoire se doit d'être courte et concise. Et on peut dire que l'auteure a réussi à nous faire ressentir autant d'émotions que dans un livre plus épais.
Bref, je ne vous en dirai pas plus à propos de Mauvais fils que je préfère vous laisser découvrir par vous-même. Sachez que vous traversez un couloir de multiples émotions et que vous vous retrouverez réellement embarqués dans la vie de Ghislain.
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Pour le coup, celui-ci donne vraiment envie !
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