lundi 29 juin 2015

Quatre filles et quatre garçons

Auteur: Florence Hinckel
Editeur: Talent Hauts
Collection: -
Nombre de pages: 576 pages
Prix: 14€50
Date de publication: 9 mai 2014

Résumé:
Joséphine, Benoît, Sarah, Dorian, Justine, Mehdi, Clotilde et Corentin forment une bande d'amis très soudée. Ils sont en 3e, dans un collège de Marseille. Ils décident de tenir à tour de rôle le journal de leurs quinze ans. Chacun d'eux va faire le récit d'une tranche de sa vie, de ses interrogations, mutations, drames et réussites. 

Mon avis:
Avant tout, un grand merci à la maison d'édition Talents Hauts pour leur envoi. Je vous reparlerai de leur maison d'édition très bientôt...
J'ai lu ce livre lors de ma dernière semaine de troisième, et donc du collège. Alors forcément, revivre ma dernière année à travers cinq cent pages m'a particulièrement émue.

Ce livre est divisé en huit parties, chacune permettant à un personnage différent, de s'exprimer. Ce groupe de huit amis décide, pour ne pas oublier leur amitié, de raconter à tour de rôle leur année de troisième, après laquelle ils seront certainement tous séparés. Ils divisent donc l'année scolaire en huit parties et chacun sera le narrateur d'une d'elles.
Dans beaucoup de livres à plusieurs voix, c'est la même histoire qui a plusieurs versions parce qu'elle est racontée  par différentes personnes. Ici, non, puisque le narrateur varie tout au long de l'année.

Ce que j'ai apprécié avec ce système, c'est qu'il permet de connaitre plus en profondeur chaque personnage, mais aussi de ne pas se lasser de tel ou tel style d'écriture. L'auteure a réussi à différencier les personnages, non seulement par ce qu'ils racontent, mais aussi et surtout par leur façon d'écrire. Certains sont plus à l'aise que d'autres. Ce qui m'a également beaucoup plu, c'est que tous n'ont pas le même moyen d'expression, les supports sont variés: journal intime, microphone, dessin... Je vous laisse découvrir les autres par vous même.

On découvre une amitié très touchante et on comprend vite que même si elle est solide, elle est loin d'être parfaite et qu'elle ne pourra peut-être pas résister à tous les aléas de la vie et du temps. C'est ce qu'ils semblent avoir compris, et tout au long du livre, on retrouve des interrogations à ce sujet, mais aussi par rapport à leur propre avenir. Ce livre donne réellement envie d'avoir des amis et d'avoir avec eux, des liens aussi forts que ceux qu'ont Joséphine, Benoît, Sarah, Dorian, Justine, Mehdi, Clotilde et Corentin 

J'ai trouvé la façon dont Florence Hinckel a traité cette dernière année  de collège très sincère et juste.  Tout d'abord, le livre est français. Forcément on retrouve les mêmes objectifs à la fin de cette classe charnière et le même système éducatif. Parfois, lorsque l'ouvrage a été traduit, on a plus de mal à s'y reconnaitre (je parle du point de vu scolaire bien sûr!).
Ensuite, elle traduit très bien les questions et les différents chemins qui s'offrent à nous à ce moment de notre vie. Au niveau scolaire, bien sûr, mais aussi par rapport à l'amitié, l'amour et même la musique...

Les conflits avec les parents apparaissent également. Et, encore une fois, ils sont très réalistes. Que ce soit à propos de l'orientation, d'un divorce ou de n'importe quel autre sujet, tous sont abordés avec beaucoup de sincérité et jamais avec un point de vue adulte. Les adolescents ne sont pas montrés comme des jeunes capricieux et sans cervelle. Florence Hinckel montre du respect envers ses dignes personnages.

L'écriture de l'auteure est fluide et douce, et varie à merveille en fonction du personnage.

Bref, une très bonne lecture, émouvante, avec des personnalités et des vies très variées.

Il n'y a pas de loi. Toutes les souffrances méritent d'être prises en compte. page 15

Tenez, douceur/douleur: un L de différence. Un battement d'L? page 72

Mais j'ai vite compris qu'un garçon, ça ne devait pas pleurer. page 227 (Ca ne vous fait pas penser à Boys don't cry?)

Pour la petite anecdote, LE livre d'enfance que j'ai le plus lu et certainement apprécié n'est autre que Confidences entre filles de Florence Hinckel.

mercredi 10 juin 2015

Cachés

Auteur: Sharon Dogar
Editeur: Gallimard Jeunesse
Collection: -
Nombre de pages:  295 pages
Prix: 15€
Date de publication: 6 octobre 2011

Résumé:
Pour échapper aux persécutions nazies, Peter van Pels et ses parents rejoignent la famille Frank dans leur cachette.
Peter a seize ans. Comment s'habituer à vivre dans si peu d'espace. Et il y a Anne, brillante, exaspérante, Anne qui écrit. Anne qu'il aime... Comment Peter trouvera-t-il la force de survivre dans les camps après l'arrestation des habitants de l'Annexe et leur séparation?

Mon avis: (livre lu dans le cadre des deux mois à thème sur la Seconde Guerre mondiale)

Même si ma lecture a été intéressante, mon avis reste mitigé.
Pour vous expliquer rapidement l'histoire, c'est une sorte de réécriture du Journal d'Anne Frank, mais écrite du point de vue de Peter (un des habitants de l'Annexe) avec qui Anne va plus ou moins vivre une histoire d'amour...
Ce principe là m'intriguait, et même si c'est un thème assez délicat, je pensais que le résultat pouvait réellement être satisfaisant.

   La première chose qui m'a dérangée, c'est la méchanceté avec laquelle Peter parle d'Anne. Alors certes, lorsqu'on lit le Journal d'Anne Frank on comprend vite qu'ils ne sont pas de grands amis au départ, mais de là, à la critiquer à longueur de journées... Lorsqu'il décrit des évènements qui se sont déroulés dans l'Annexe, c'est le principe, il la décrit comme une petite fille pourrie gâtée, qui parle tout le temps et qui ne pense qu'à elle. Je ne sais plus vraiment si c'est comme ça qu'elle était (j'ai lu son Journal depuis bien trop longtemps), mais j'aime penser qu'Anne Franck était douce, intelligente, parfaite... Alors, que ce livre la rende ridicule m'a fortement déplu.

Un autre élément m'a dérangée. La famille Franck (celle d'Anne) et Van Pels (celle de Peter) ne s'entendent pas du tout. Et là encore, je m'imaginais que c'était l'entente parfaite entre eux, qu'ils étaient unis contre un ennemi commun.

Passons maintenant à des critiques un peu plus constructives...
La première partie du livre est consacrée à leur vie dans l'Annexe. Puis, la seconde est basée sur divers témoignages et traite de leur arrivée dans les camps...
Ce que j'ai apprécié dans ce roman, c'est la mise en valeur de leur âge et donc des comportements normaux à cet âge. Peter a 16 ans et pas facile de faire sa crise d'adolescence quand on est enfermé dans un minuscule appartement avec 7 autres personnes, sans avoir le droit de sortir au risque de se faire tuer!  On comprend aussi que si Peter et Anne commencent à ressentir des sentiments l'un pour l'autre, c'est peut-être simplement parce qu'ils n'y a personne d'autre à aimer...

Leur enfermement et leur continuel désir de sortir est lui aussi très bien exprimé. Se retrouver pendant plus de deux ans sans pouvoir voir la lumière du jour, sans pouvoir sentir le vent, ni marcher dans la rue n'est pas chose facile. Le silence qui doit être permanent et les études qui perdurent même s'ils n'ont pas la certitude que cela leur sera utile un jour.
Le récit est rythmé par des passages en italique qui sont comme insérés après leur arrestation. Ils contribuent à faire monter la pression et cela nous éclaire sur leurs erreurs et leurs moments d'inattention.
Comme je vous l'ai déjà dit, la deuxième partie est consacrée à leur vie dans les camps. Elle était émouvante bien sûr, mais je pense qu'il aurait mieux valu que l'auteur s'arrête au même moment que le Journal d'Anne Frank, le reste n'est qu'hypothèses...

Bref, malgré une lecture intéressante et une idée originale, ce roman ne m'a pas particulièrement plu et ses bons points ont déjà été explorés dans le Journal d'Anne Franck de façon bien plus touchante et réelle. 

dimanche 7 juin 2015

La pouilleuse

Auteur: Clémentine Beauvais (la meilleure auteure)
Editeur: Sarbacane
Collection:
Nombre de pages: 106 pages
Prix: 8,50€
Date de publication: septembre 2012

Résumé:
Eleves de seconde dans le 7ème arrondissement de Paris, David, Elise, Anne-Laure, Florian et Gonzague décident, comme souvent, de sécher les cours. Mais cette fois, ils kidnappent une fillette, sur un coup de tête, à l'entrée d'une piscine municipale. Dans le huis clos du studio chic de Gonzague, ils commencent à la malmener, d'abord verbalement, puis physiquement, franchissant une à une les limites. Toutes?

Mon avis:
Ma chronique va être extrêmement courte, mais vous allez comprendre pourquoi.
Ce livre est un livre de Clémentine Beauvais, donc mon avis ne peut être que positif.
Ce n'est pas un coup de coeur, mais s'il avait quelques pages de plus (il en fait à peine 100) il le serait devenu.
L'histoire, je ne vais pas revenir dessus, vous l'avez lu dans le résumé et elle est simple et courte.

L'originalité du livre, est que ce fait-divers est raconté avec du recul. C'est-à-dire que David, le narrateur, raconte les faits après les avoir vécu. Il a donc un regard critique et permet d'expliquer ce que le public (les policiers, lecteurs des journaux...) a cru alors que ce n'était absolument pas vrai.
Clémentine Beauvais n'est pas une auteure qui insère des tas de descriptions dans son récit, mais la force des mots employés et les phrases courtes et "choc" nous touchent et nous déstabilisent encore plus.
On comprend au fur et à mesure que la situation dans laquelle ils se trouvent est inextricable mais en surface, ils n'ont pas l'air effrayé plus que ça, cela contribue à faire monter la tension, de notre côté en tout cas. Le racisme et ce qu'il pousse à faire est un élément clé du livre, mais ce n'est pas un livre "d'éducation" sur les différences pour moi...

Bref, je ne peux vraiment vous en dire plus au risque de gâcher votre lecture de ce court roman. Les actions sont simples et c'est tout l'aspect psychologique qui est intéressant. 


"... et sa voix était fine et sèche, comme du sel passant dans le goulot d'un sablier. "page 33

jeudi 4 juin 2015

L'enfant de Schindler

Auteur: Leon Leyson
Editeur: PKJ.
Collection: -
Nombre de pages: 221 pages
Prix: 15€90
Date de publication: 7 mai 2014

Résumé:
Alors que tout semble perdu pour Leon Leyson, déporté à l'âge de douze ans dans un camp de concentration, un homme - un nazi- lui redonne espoir. En l'employant comme ouvrier dans son usine, Oskar Schindler fait du petit Leon le plus jeune inscrit sur la liste. Une liste qui sera synonyme de vie pour lui mais aussi pour des centaines d'autres juifs pris dans les filets des nazis.

Mon avis:
Ma chronique va être certainement très courte et incomplète, mais je pense que ce genre de livres, si poignant et si réel ne peut être résumé dans un avis... Cependant, je vais faire du mieux possible pour vous transmettre l'émotion et l'intensité du livre.

Comme vous l'avez certainement lu dans le résumé, le personnage principal est un jeune garçon que l'on va suivre de ses huit ans environ, jusqu'en 2012 où il va enfin oser écrire son livre.
Schindler est un nazi pas comme les autres. Alors que les alliés d'Hitler souhaitent exterminer tous les juifs et les traitent comme des moins que rien, Schindler, lui, essaient d'en sauver le plus possible.
Lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate, il fait tout pour protéger tous ses employés et leur famille aussi, si cela est possible. Il les inscrit sur une liste, cette dernière sauver la vie de nombreuses personnes (dont Leon).
A travers ses mots, Leon montre la gratitude qu'il éprouve envers Schindler et que la force d'un seul et même homme a permis de sauver un millier de personnes.
Le personnage principal fait ressortir un aspect qui m'a beaucoup intéressé. Il montre qu'en plus de vivre dans de mauvaises conditions, d'être très mal traité, ils perdent leur dignité. On le ressent très bien dans L'enfant de Schindler et cela contribue à la force du récit.
Dans ce livre, Leon Leyson écrit une sorte d'autobiographie dans laquelle il conte les événements bouleversants de sa vie, en partant de Narewka pour avoir une meilleure condition de vie, jusqu'aux Etats-Unis où il va trouver refuge, en passant par le ghetto de Cracovie et le camps d'Auschwitz.
On va voir, au fur et à mesure la perte des membres de sa famille, la différence de traitement qu'il reçoit de la part de ses ''amis'' et la montée de l'antisémitisme.
Au fur et à mesure que j'avancais dans ma lecture, il était de plus en plus difficile pour moi de retenir mes sentiments. A vrai dire, même si mon récit a bien évidemment été rythmé par la tristesse, la colère et la haine ont tout autant été présentes. Lorsque l'on voit le sort de milliers de Juifs, et ici, plus particulièrement de la famille de Léon, on ne peut réagir autrement qu'avec des accès de révoltes et des envies d'agir. Pourtant, j'ai étudié cette année la Seconde Guerre mondiale en cours et entre images d'archives, témoignages  écrits ou vivants, je savais déjà ce que c'était, et pourtant je suis à fois chaque bouleversée et je c'est à chaque fois un nouveau choc.
 Il y a à la fin du livre un dizaine de clichés qui ne pourront que rendre plus vrai l'histoire.
Enfin, l'écriture est plutôt neutre, mais la cruauté des actes racontés suffisent.

Bref, c'est le premier livre de mois à thème, et j'en sors déjà bouleversée.... Ce récit est poignant si réel qu'il va vous faire tout reconsidérer. 

"Seule l'épaisseur du fil barbelé séparait mon enfer de leur liberté" page 113

Le bloc-notes de louise: Fan de lui

Auteur: Charlotte Marin et Marion Michau
Editeur: Albin Michel
Collection:
Nombre de pages: 230 pages
Prix: 11€90
Date de publication: 1er juin 2015

Résumé: 
Depuis six mois, Louise Mortier, 14 ans et demi, fixe le compte à rebours qu'elle a affiché sur sa page Facebook, et surveille ses billets comme s'ils risquaient de s'autodétruire...
Et aujourd'hui, ça y est, elle est enfin au concert de Connections à Nice! Elle saute sur place en hurlant le prénom de son chanteur préféré, "Rickyyyy!", sans se douter que, dans quelques heures, elle va se retrouver nez à nez avec lui dans son salon...

Mon avis:
Tout d'abord un grand merci aux éditions Albin Michel pour leur envoi et pour leur confiance.

Pour tout vous dire, la première fois que j'ai vu la couverture et que j'ai lu le résumé j'ai eu peur de me retrouver, encore, face à un roman girly stéréotypé et banal. Finalement, j'en ressors plutôt contente, avec certes quelques points négatifs, mais aussi un bon nombre d'aspects positifs.

    La première originalité pour un roman "fille" est qu'il est français. Ecrit en français, certes, mais surtout qui se déroule en France, plus particulièrement à Nice. J'ai pu beaucoup plus m'identifier aux personnages dont le contexte m'était familier. De plus, le groupe, Les Connections, dont Louise est fan, est aussi français. C'est agréable de voir un boys' band français avec du succès! Pour eux elle va être prête à tout, mais sans oublier ses amis.
    Ensuite, Louise n'a que 14 ans (et demi, pour elle c'est très important) et donc est encore un peu enfant, surtout quelque peu maladroite (dans ses paroles et ses actes). Lorsque Ricky, LE garçon pour lequel elle craque, qu'elle suit dans la presse people, qui recouvre sa chambre (enfin, ses posters bien sûr...), elle se retrouve paralysée et ne sait que dire. En même temps, si vous vous retrouviez devant votre idole, sauriez-vous quoi lui dire?
Ses oublis et son sens des priorités sont eux aussi originaux et lui permettent de sortir du lot de toutes ces héroïnes lambdas que l'on trouve partout aujourd'hui.

    Par contre, l'écriture m'a un peu gênée... Tout d'abord le style en lui-même n'est pas révolutionnaire, mais on ne tombe pas non plus dans quelque chose de brouillon. Ensuite, l'emploi fréquent de mots tels que "Besta" ou "MDR" m'a dans un premier temps étonnée, mais j'ai finalement trouvé qu'il convenait bien au thème et au personnage narrateur.
    Le deuxième point négatif du roman est sa surcharge en stéréotypes. Son meilleur ami qui serait amoureux d'elle, sa grande-soeur qui ne la calcule pas, son "bordélisme"... Même si, comme je vous l'ai dit plus haut, Louise sort de l'ordinaire, et on deviendrait même facilement ami avec elle. D'autre part, l'enchainement des événements des premières pages du livre semble un peu gros, mais par la suite, les différents retournements de situation donnent des coups de fouet à l'histoire et permettent de ne jamais s'ennuyer.
   Ce que j'ai le plus apprécié, c'est la franchise de Louise dans l'écriture (mais oui, je sais que ce n'est pas vrai, que ce sont des auteurs qui ont écrit...) et son sens de l'autodérision. L'emploi d'expressions étranges amplifient l'originalité du récit (" la délicatesse d'une grue de démolition" page 22). Elle aborde également le sujet de l'adolescence et des différences qui se produisent à cet âge.

"Elle a le nez sur l'écran de son Iphone. Il pourrait y avoir un tsunami, elle lèverait juste le bras pour qu'il ne soit pas mouillé." page 12
"Ma soeur, elle, se fait le coffret Twilight en live: fascination, tentation, révélation." page 212

 Comme le dit une des deux auteures, Louise a un petit côté Bridget Jones, à la française et en quand même plus joyeuse!

Bref, comme vous l'aurez certainement compris, j'ai bien aimé ce roman. Parfait pour l'été, sans prise de tête mais, croyez-moi, vous ne vous ennuierez jamais en compagnie de Louise qui vous entrainera avec joie dans toutes ses mésaventures.

Et bien sûr, pour tout ceux qui aiment la dessinatrice Diglee (Forever Bitch, Autobiographie d'une fille gaga...) vous retrouverez son dessin en couverture. Et pour ceux qui regardent En famille sur M6, sachez que l'une des auteurs n'est rien d'autre que la scénariste de la série.
Vous pouvez également retrouver Louise sur sa page Facebook : ce qui concrétise un peu plus l'histoire et les personnages.