mercredi 28 septembre 2016

Songe à la douceur

Auteur: Clémentine Beauvais
Editeur: Sarbacane
Collection: Exprim'
Nombre de pages: 240 pages
Prix: 15€50
Date de publication: août 2016

Résumé:
Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a quatorze ans, il en a dix-sept ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il, aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon.
Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ?C’est l’histoire de ces deux histoires d’un amour absolu et déphasé – l’un adolescent, l’autre jeune adulte – et de ce que dix ans à ce 
moment-là d’une vie peuvent changer. 
Mon avis: 
Tout d'abord, un immense merci aux éditions Sarbacane pour ce roman.

Par où commencer ?! Après avoir lu et adoré Les petites reines, la pouilleuse, comme des images… je n’avais qu’une envie: lire Songe à la douceur! Et je peux vous dire que ce livre est encore meilleur (ce qui n’était pourtant pas simple) que tous les autres. Je l’ai dévoré. Véritablement dévoré! Dès que j'avais un cinq minutes, que je trouvais un peu de temps seule, je m'y plongeais à nouveau.

Alors par conséquent, ce livre n'est pas resté longtemps entre mes mains, mais il a découvert de nombreux lieux, une terrasse de café, des voitures, des rues perdues dans des villages du sud de la France, et même un bateau. Si la lecture a été si rapide, ce n'est pas spécialement parce que je mourrais d’envie de connaître la suite, simplement un désir de naviguer entre ces phrases, d'être constamment auprès des mots de l'auteure. 
Pour ceux qui connaissent, sachez que Songe à la douceur est inspiré à la fois du roman Eugène Onéguine (d’Alexandre Pouchkine) et de l’opéra du même nom de Piotr Ilitch Tchaïkovski. J’ai d’ailleurs fortement envie de découvrir ces œuvres maintenant!!

Le roman alterne entre la période actuelle et une dizaine d’années auparavant lorsque Eugène et Tatiana, adolescents, se sont rencontrés. Peu à peu, on découvre le passé de nos deux héros, et on apprend ce qu’il leur est arrivé. Clémentine Beauvais délivre les informations au compte-gouttes, on ne sait d’ailleurs jamais vraiment tout d’eux, et tant mieux ! J’aime décrire ce roman comme étant juste la narration d’un passage, bref, de la vie de nos deux héros. On ne saura pas ce qu'ils deviendront, et encore une fois, tant mieux, cela risquerait d'altérer l'espoir que l'on porte en eux. 

Comme dans tous les romans de Clémentine Beauvais, on est à l’époque contemporaine et elle ne fait jamais abstraction des nouvelles technologies. Alors forcément, on retrouve aussi Dans songes à la douceur les sms, emails et même les cartes virtuelles (vous savez celles d'anniversaire par exemple)! Malgré les inspirations anciennes de l'auteure (oui, Pouchkine et Tchaïkovski ne datent pas d'hier), elle a su à la perfection garder des problématiques actuelles et surtout une histoire d'amour ACTUELLE. 

Je voulais revenir au titre. Un titre qui fait rêver, qui nous promet un livre doux et réconfortant. Et pourtant il est quelque peu menteur. La douleur et la dureté prennent parfois la place de cette douceur, qu'Eugène et Tatiana attendent tant. Cependant, à propos du songe, il persiste tout au long de la lecture et c'est ce qui apporte cet aspect légèrement lunaire au livre. 


Je me dois de vous dire quelque chose… Quelque chose que je vous ai caché depuis le début craignant de vous effrayer, même si j’espère que cela vous donnera encore plus envie de lire ce livre. Songe à la douceur est entièrement écrit en vers. C’est sûrement ce qui apporte cette douceur à l’écriture. La mise en page va dans le même sens. Très particulière elle accompagne à la perfection le récit. 

Bref, un coup de coeur indescriptible, tout dans la justesse, et avec l'amour comme rôle principal. Un roman qui est sans cesse tourné vers le passé mais qui reste l'un des plus innovants qu'il m'a été donné de lire.

D'autres romans de Clémentine Beauvais: Les petites reines, Comme des images, La pouilleuse

lundi 1 août 2016

Agatha Raisin enquête la quiche fatale

Auteur: M.C. Beaton
Editeur: Albin Michel
Nombre de pages: 260 pages
Prix: 14€
Date de publication: 2016

Résumé:

Sur un coup de tête, Agatha Raisin décide de quitter Londres pour goûter aux délices d’une retraite anticipée dans un paisible village des Cotswolds, où elle ne tarde pas à s’ennuyer ferme. Afficher ses talents de cordon bleu au concours de cuisine de la paroisse devrait forcément la rendre populaire.
Mais à la première bouchée de sa superbe quiche, l’arbitre de la compétition s’effondre et Agatha doit révéler l’amère vérité : elle a acheté la quiche fatale chez un traiteur. Pour se disculper, une seule solution : mettre la main à la pâte et démasquer elle-même l’assassin.

Mon avis:

Ce livre (et certainement la saga entière) n’est, ni plus ni moins, qu’un remake des romans d’Agatha Christie, principalement ceux dont l’héroïne est Miss Marple. Alors si vous n’êtes pas vraiment fan du genre policier, un conseil, abstenez-vous!
   Vous le savez peut-être, je suis une grande admiratrice d’Agatha Christie, aussi bien de sa vie que de ses œuvres, alors quand j’ai vu ce livre, j’ai tout de suite eu envie de le découvrir.

La ressemblance va jusqu’au prénom de l’héroïne, Agatha, comme celui de la Reine du crime. De plus, l’histoire se déroule dans les cottages anglais, là où vit également Miss Marple (enquêtrice récurrente chez la romancière) et l’âge des deux femmes semble identique.
 On peut dire que la ressemblance s’arrête là, car pour tout le reste nous sommes bel et bien au XXIème siècle. Notre chère Agatha Raisin, après avoir muri de nombreuses années son projet de quitter Londres, le concrétise enfin lorsqu’elle prend sa retraite et part s’exiler dans un petit village anglais. Malheureusement, elle qui attendait cela depuis bien trop longtemps va devoir s’acclimater mais également faire face à une mort soudaine dont elle se retrouve « suspect numéro 1 ».
Si j’ai totalement accroché avec l’héroïne et l’ambiance de l’Angleterre, aussi bien de Londres que du cottage, j’ai eu beaucoup plus de mal avec l’enquête en elle-même.
Même si on comprend bien vite qu’elle n’y est pour rien dans cette affaire, le reste de l’histoire tourne un peu en rond et on a du mal à saisir où veut en venir l’auteur.

     Les personnages sont introduits maladroitement et finalement on ne les connaît que très peu. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit que du premier tome, nous apprendrons certainement à mieux les connaître par la suite (il existe plus de 20 tomes publiés en anglais). Mais revenons un instant sur le personnage d’Agatha. Imaginez un caractère bien trempé, une femme peu sociable, qui a tout donné pour son travail et qui voudrait plus que tout s’intégrer dans le village… ça y est vous avez notre jeune retraitée !!

J’ai ri en lisant certains passages, notamment ceux dans lesquels Agatha râle. Quand elle est à Londres, les rues, la météo, l’ambiance, rien ne va, mais une fois installée à la campagne, les habitants et surtout la mentalité ne lui plaisent pas non plus. D’ailleurs si elle aime faire du tourisme au début, elle en aura bien vite assez, lassée par… les touristes. Alors même si on peut trouver Agatha attachante, elle reste néanmoins une vraie casse-pied qui se plaint dès qu’elle en a l’occasion.
On apprend quelques éléments sur son passé au fur et à mesure de l’histoire, mais on comprend bien que ce n’est pas le plus important, ce qui nous intéresse c’est le présent!


J’ai trouvé que cette enquête (cette première enquête) était un peu creuse. Elle n’avançait pas et surtout il ne se passait presque rien, en dehors des va-et-vient d’Agatha et de ses sautes d’humeurs. Mais, bizarrement j’ai vraiment apprécié ma lecture et n’arrivais pas à lâcher mon livre (pas parce que l’enquête était exaltante). Je ne sais pas si c’est Agatha, la découverte de l’Angleterre, ou alors le côté réconfortant de l’ambiance, mais il y a ce petit truc qui sauve le livre. Alors quel qu’il soit, merci à lui !!

vendredi 17 juin 2016

Sauveur & fils

Auteur: Marie-Aude Murail
Editeur: L'école des loisirs
Collection: -
Nombre de pages: 330 pages
Prix: 17€
Date de publication: 13 avril 2016

Résumé:
Quand on s’appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 m pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d’affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s’évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois soeurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la maman vient de se remettre en ménage avec une jeune femme…Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien. Mais à toujours s’occuper des problèmes des autres, Sauveur a oublié le sien. Ne devrait-il pas protéger ce petit garçon, Lazare, 8 ans, qui est son fils, menacé par un secret ? 

Mon avis:
Un grand merci aux éditions L'école des loisirs pour cet envoi! 
J’ai adoré Sauveur et fils ! Mais véritablement adoré ! Ca faisait longtemps que je n’avais pas lu ce genre de livre, à la fois doux dans lequel on aime se réfugier et en même temps avec un fond difficile et une histoire ancrée dans une réalité compliquée.  Ma seule préoccupation était de continuer à lire et pourtant je n’avais aucune envie de le finir.

On retrouve un père, appelé Sauveur (drôle de prénom n’est-ce pas ?!) psychologue clinicien et son fils Lazare, 8 ans, mature et sensible.
Ce qui m’a plu dans ce livre c’est qu’on ne se concentre pas seulement  sur le travail du père. Même si les passages (aussi longs soient-ils) dans lesquels on retrouve Margaux, Ella, Cyrille (et tous ses autres patients) sont très intéressants, drôles et émouvants, il manquerait quelque chose au livre sans la vie de famille de Sauveur. Enfin, sa famille, qui ne se résume qu’à Lazare.

 Ce livre était un défi puisqu’il mélange de très nombreuses histoires. Je craignais au début que l’auteure ne veuille trop en dire et qu’on se retrouve avec un trop plein d’informations qui se mélangent. Finalement pas du tout. Marie-Aude Murail a cette faculté d’arriver à ne jamais en faire « trop » et à toujours trouver le juste milieu. Son écriture est, comme d'habitude, une de celles que je préfère, et qui me rappelle mon enfance. On retrouve beaucoup de dialogues dans Sauveur et fils et l'auteure arrive à retranscrire, avec une naïveté et une sincérité rares, les paroles qui peuvent être prononcées par un si jeune garçon. 

Tout d’abord, Lazare et Sauveur, leur vie, leur histoire, constituent le squelette du roman. On apprend de plus en plus de choses sur eux au fur et à mesure du livre et pourtant le mystère concernant la mère de Lazare et surtout son absence, reste présent. Le petit garçon veut en savoir plus, comprendre, mais son père ne semble pas prêt à lui en parler. Ne connaissant pas sa propre histoire, il s’intéresse alors à celle des autres. Il écoute, caché derrière une porte, ce que les patients de son père racontent. A seulement huit ans, il est confronté à la phobie scolaire, à la scarification, à l’addiction… Concernant l’histoire, celle de Sauveur et son fils, ainsi que des jeunes patients, je ne peux vous en dire plus au risque de vous révéler des éléments importants.

Un autre point est très bien abordé par le livre, peut-être moins ouvertement, mais que j’ai très bien ressenti: le racisme ! Sauveur est martiniqué, et c’est seulement lorsqu’il décide de parler de son passé qu’on comprend ce qu’il a enduré, que la discrimination et la bêtise des hommes sont encore bien trop présentes. 

Bref, une excellente lecture à savourer et qui, malgré sa douceur apparente, est en réalité le portrait d'une famille d'aujourd'hui (avec tout ce que cela signifie). Alors laissez-vous conter tout cela par la magnifique plume de Marie-Aude Murail!!!

mardi 3 mai 2016

London Panic

Auteur: Marie Vermande Lherm
Editeur: Sarbacane
Collection: Exprim'
Nombre de pages: 192 pages
Prix: 14,90€
Date de publication: 3 février 2016

Résumé:
Lucie n’aurait jamais dû entrer en guerre ouverte contre sa prof d’anglais : la voilà privée du voyage scolaire à Londres dont elle rêvait.
Tant pis : ce voyage, elle le fera, coûte que coûte ! Quitte à vendre son âme (ou presque !) à un mystérieux camarade de classe – l’étrange et peu loquace Abu –, quitte à s’improviser baby-sitter dans la famille farfelue d’un authentique lord anglais, quitte à courir aux quatre coins de Londres sur la piste d’un petit prophète de 1m20, disparu en plein shopping !

Mon avis:
Tout d'abord un grand merci aux éditions Sarbacane et particulièrement à la collection Exprim' pour ce livre. 
Si vous me suivez depuis longtemps sur ma chaine ou même sur mon blog, vous savez sûrement à quel point la culture anglaise m'intéresse et surtout à quel point j'aime la ville de Londres. Alors forcément, en apprenant que l'histoire est celle d’une jeune fille, d'à peu près mon âge, qui part en voyage à Londres, j'ai immédiatement su que ce livre me plairait! 

Je dois d’abord vous parler du personnage principal de ce roman: Lucie Blondeau. Jeune collégienne (ou peut-être lycéenne), Lucie n’est pas le genre « première de la classe », attentive et qui collectionne d’excellentes notes. Elle est bien plus que ça ! Vous ne vous ennuierez pas une seconde avec elle !
Haute en couleur, possédant une personnalité originale, attachante, drôle, pleine de qualités mais malheureusement aussi dotée de quelques défauts qui lui valent les foudres de sa professeure d’anglais. Et oui, Madame Jacquet lasse du comportement de Lucie la prive de voyage scolaire à Londres. Mais notre héroïne, comme vous pouvez certainement le comprendre d’après le portrait que je vous ai dressé, ne compte pas en rester là.  
Lucie va alors, de relation en relation, trouver le moyen d’aller à Londres.

Ce que j’ai particulièrement aimé dans London Panic c’est, vous l’avez deviné, le personnage de Lucie. On ne peut que l’aimer et vouloir savoir ce qu’il va lui arriver. Je lui ai trouvé des airs de ressemblance avec les trois héroïnes des Petites Reines (de Clémentine Beauvais). Le genre de personnage qui suffirait à faire un roman, heureusement ! Personnellement je n’ai pas du tout accroché avec les autres personnages. Que ce soit Abu, ou d’autres dont je ne peux pas vous parler, ils sont certes très présents mais selon moi, pas vraiment travaillés. Ils font simplement partie du décor du spectacle de Lucie.


L’écriture, enfin le style d’écriture de l’auteur, est très particulier. Un peu naïf, il est à l’image du protagoniste (Lucie pour ceux qui l’auraient oublié). Sans avoir été forcément fascinée par la plume, j’ai vraiment aimé  la légèreté de cette dernière qui donnait sans cesse envie de continuer à lire. D’ailleurs j’ai terminé London Panic en très peu de temps, et une fois commencé je n’avais de cesse de le poursuivre. Non, je ne dirais pas le finir, je n’avais pas envie de le finir. Vous ne pouvez pas imaginer ma frustration lors de la lecture de la dernière page. Le livre ne se termine pas par un cliffhanger, mais veut encore suivre ces personnages (surtout Lucie), pour savoir ce qu’il va lui arriver : surtout ne pas la quitter.

Bref, une très bonne lecture, une visite originale de Londres, avec des événements farfelus mais qu'on a tous envie de croire et surtout une héroïne comme on aimerait en voir plus souvent!